Libellés

lundi 7 novembre 2011

Mes élevages

Les phasmes : 

En plus de réaliser une collection d'insectes, j'ai le plaisir de pouvoir élever des espèces d'arthropodes ou  autres petits vertébrés en tout genre. 
J'ai depuis tout jeune toujours eu des élevages de phasmes, d'orthoptères, de lépidoptères, de Formicidae ou encore des d'amphibiens par exemple.

Exemples de certaines espèces que j'ai pu élever au cours de ces dernières années : 

  • Carausius morosus, également nommé Bâton du diable ou encore Dixippe morose :

Phasme originaire d'Inde appartenant à l'Ordre des Phasmatodea et à la Famille des Diapheromeridae. 
Il se rencontre dans de nombreux pays du monde comme l'Afrique du sud, la Grande-Bretagne ou encore les Etats-Unis. Il a été introduit en 1897 par R.P. PANTEL pour étudier la parthénogénèse (multiplication à partir d'une gamète femelle non fécondée). 
Cette espèce ne produit que des femelles (parthénogénèse thélytoque), les mâles sont extrêmement rarissime, voire impossible en élevage. 
Ces insectes mesurent environs 9cm à l'état adulte, sont nocturne et se nourrissent sous nos latitudes de lierre, de ronces (Rubus) ou encore de troène.
Phasmes très faciles à élever, ayant peu de contraintes et d'exigences en terme de nourriture, d'humidité et de température.

Carausius morosus adulte
Jeune de Carausius morosus au premier stade larvaire
Oeufs de Carausius morosus

  • Heteropteryx dilatata :

Phasme de la Famille des Phasmatodea et de la Famille des Phasmatidae, originaire de Malaisie, de Java, de Thaïlande et de Sumatra.
Il existe un dimorphisme important entre les deux sexes, la femelle est verte avec des ailes vestigiales tandis que le mâle est de couleur brune avec de grandes ailes de couleur mauve.

La femelle peut atteindre 16cm de long pour un poids de 70g tandis que le mâle est plus petit (12cm).

Leur croissance est lente, le stade larvaire dure 18 mois pour une longévité de 2 à 3 ans.

La femelle produit un bruit en frottant ses ailes les unes contre les autres. En plus de l’effet sonore, la femelle et le mâle utilisent leurs pattes arrières constituées de nombreuses épineuses pour agresser les prédateurs.
Quand le phasme est dérangé, il prend une posture d’intimidation en ouvrant et relevant les pattes arrières pour les refermer violemment, ce qui peut transpercer certains prédateurs. Ce comportement les rend difficile à manipuler et donc à les élever.

L'espèce est nocturne est peut s'élever sur des ronces (Rubus), du Chêne vert ou Chêne pubescent.

Heteropteryx dilatata femelle
Heteropteryx dilatata mâle en boite de collection

Couple d'Heteropteryx dilatata 
Heteropteryx dilatata mâle

Heteropteryx dilatata femelle 
Oeuf d'Heteropteryx dilatata

  • Extatosoma tiaratum, également nommé Phasme à tiare :

Phame originaire d'Australie appartenant à la Famille des Phasmidae et à l'Ordre des Phasmatodea.
Un fort dimorphisme existe entre le mâle et la femelle. La femelle peut mesurer 16cm de long tandis que le mâle plus petit mesure 10cm.
La femelle est de couleur brun sable mais peut être dans de rare cas verte. Contrairement à la femelle qui possède des ailes peu développées (microptères), celles du mâles recouvrent entièrement son abdomen ce qui lui permet de voler et de se défendre par leur déploiement. Le thorax est plus court et plus dilaté chez la femelle.
Tous deux possèdent des épines sur les pattes et sur l'abdomen qu'ils utilisent en cas d'attaque de prédateurs. La femelle, en plus de ce comportement de défense, recourbe son abdomen à la manière d'un scorpion.

Cette espèce se nourrie d'Eucalyptus mais peu s'élever sur ronces (Rubus) mais aussi sur du Chêne, de l'Acacia ou encore du Noisetier.
Il peut survenir une importante mortalité des larves de stade 1 en cas de surpopulation, de déshydratation ou de manipulation.
Oeuf d'Extatosoma tiaratum
Jeune après éclosion d'Extatosoma tiaratum
Fourmis de l'espèce
Leptomyrmex erythrocephalus

Les jeunes au premier stade larvaire ont la particularité d'être mimétique avec une espèce de fourmis (Leptomyrmex erythrocephalus). Le mimétisme du phasme ne se contente pas uniquement à la morphologie mais concerne aussi la manière dont se déplacent les fourmis. Les larves se déplacent très rapidemment et sont particulièrement actives tandis qu'elles deviennent très peu mobiles au deuxième stade larvaire.
Cette ressemblance s'explique par le fait que les oeufs une fois tombés sur le sol sont récoltés par les fourmis qui les ramènent sous terre au sein de la colonie. Les oeufs sont appréciés par la présence, à leur surface et au niveau du capitulum (capsule de sortie) (voire photo oeuf), de nombreux composés organiques et de lipides dont se nourrissent les fourmis. Les oeufs se retrouvent ainsi en sécurité et protégés des prédateurs. Les jeunes phasmes, une fois éclos, s'échappent de la fourmilière sans être agressés par les fourmis grâce au mimétisme comportemental mais aussi peut être par la présence de phéromones ou des molécules similaires sur leur cuticule.

Femelle adulte d'Extatosoma tiaratum
Femelle adulte d'Extatosoma tiaratum 
Mâle adulte d'Extatosoma tiaratum
Mâle adulte, ailes déployées, d'Extatosoma tiaratum en collection






Mes fourmilières : 

Pour la construction de fourmilières artificielles, de nombreuses techniques et de matériaux sont utilisés afin de répondre à un certain cahier des charges. Le nid doit en effet permettre une humidification durable, l'observation des insectes et de résister aux mandibules des fourmis qui ont tendance à vouloir creuser le support.
Les principaux supports utilisés sont le plâtre, l'aluminium/plexiglas et le béton cellulaire.

Pour ces nombreux avantages, j'utilise pour la construction de tout mes nid le béton cellulaire (BC). 
- Sa porosité lui donne la propriété d'absorber l'humidité tout en restant très résistant contrairement au plâtre qui se désagrège avec le temps.

- Sa capacité d'absorption par capillarité permet l'humidification de zones spécifiques et de contrôler le taux d'humidification.
Construction de chambres à l'aide d'un tournevis
- Sa structure particulièrement friable permet de le travailler très facilement pour lui donner la forme et le volume souhaitées. Le plâtre quand à lui, peut être moulé directement dans la forme voulue mais reste très difficile à travailler.
Par exemple, à l'aide d'un tournevis ou d'une fraiseuse, il est aisé de creuser les galeries et les chambres qui accueilleront les futurs fourmis.
- Sa composition non organiques limite le développement de champignons ou d'acariens contrairement à un nid constitué de terre par exemple.

Nid en béton cellulaire avec ces galeries et ces chambres
La structure du nid peut être agencée de deux manières.
Soit l'aire de chasse est séparée du nid et relié par un tuyau, soit l'aire de chasse est incorporée directement au bloc de BC.
Chacune des possibilités offre ces avantages. Avoir une aire de chasse indépendante du nid permet de changer l'aire de chasse ou de réaliser des expérimentation en faisant évoluer les fourmis hors du nid. Une aire de chasse intégrée au BC facilite le transport et est plus esthétique.

Une plaque de verre est placée et fixée au nid. Cela permet d'observer les comportements des insectes mais aussi de vérifier le taux d'humidification et le bon état sanitaire des chambres.

L'humidification peut elle aussi se faire de deux façons différentes. La première technique est de réaliser une structure comme sur la photo 1, le BC peut ainsi être immergé et humidifier la zone au dessus par capillarité. Le volume immergé détermine le taux d'humidification souhaité.
Photo 1 : Technique d'humidification/partie immergée du nid (vue de dessous)
Pour ma part, j'utilise la deuxième technique qui consiste à creuser, sur toute la longueur et sur le dessus du nid, une chambre dans laquelle l'eau sera versée (voire photo 2). Par capillarité, l'eau sera acheminée aux chambres voisines.

Photo 2 : Technique d'humidification/chambre servant de réservoir d'eau

Afin d'empêcher l'invasion des fourmis de l'aire de chasse, l'astuce du talc est la plus utilisée. Elle consiste à mélanger le talc avec de l'alcool à 90° et de l'appliquer sur le haut des parois du récipient. L'alcool s'évapore et laisse une fine pellicule de talc empêchant les insectes d'adhérer et provoque leur chute.


  • Une de mes fourmilières, espèce élevée : Fourmica fusca (Ordre des Hymenoptera, Famille des Formicidae)

Chambres remplies de fourmis de l'espèce Formica fusca
Aire de chasse reliée par un tuyau au nid
Aire de chasse, son relief et le talc anti-évasion

Toutes les modifications et options sont possibles : l'architecture, la taille, la couleur, le style... Des sites spécialisés existent où des myrmécophiles s'échangent leurs techniques, leurs conseils et présentent leur construction.

Par exemple, voilà ce que font certains :

Aire de chasse intégrée au nid
Nid dans son ensemble

jeudi 27 octobre 2011

Mes crânes :

Ma passion pour l'évolution des espèces et la phylogénie m'a amené à m'intéresser à l'anatomie  et aux squelettes d'espèces récentes mais aussi anciennes. Je trouve fascinant l'étude des modifications anatomiques et morphologiques qu'entraîne l'adaptation des espèces au cours des temps géologiques. 
C'est ainsi que je me suis amusé à collecter des crânes et des squelettes d'espèces courantes.
Pour le moment, peu d'espèces garnissent ma collection, le peu de temps disponible à y consacrer en est la cause. Cependant, ma volonté de développer cette collection est très vive. 

Voici quelques exemplaires de mes spécimens :


Crâne de chat (profil gauche)
Crâne de rat, famille des Muridés, genre Rattus (profil gauche)
Crâne de rat, famille des Muridés, genre Rattus (vue de dessus)
Crâne de rat, famille des Muridés, genre Rattus (profil gauche)
Squelette de lézard des murailles (Podarcis muralis)
Squelette de lézard des murailles (Podarcis muralis)
Squelette de lézard des murailles (Podarcis muralis)
Squelette de lézard des murailles (Podarcis muralis)
Crâne de Merle noir (Turdus merula),
famille des Turdidés (profil gauche)
Crâne de Merle noir (Turdus merula),
famille des Turdidés (profil gauche)
Crâne de Merle noir (Turdus merula),
famille des Turdidés (vue de dessus)
Crâne de Moineau domestique (Passer domesticus),
famille des Passeridés (profil gauche)
Crâne de Moineau domestique (Passer domesticus),
famille des Passeridés (vue de dessus)
Crâne de Lapin de Garenne (Oryctolagus cuniculus),
famille des Léporidae (profil gauche)
Crâne de Lapin de Garenne (Oryctolagus cuniculus),
famille des Léporidae (vue de face)
Crâne de Lapin de Garenne (Oryctolagus cuniculus),
famille des Léporidae (vue de dessus)

mercredi 27 juillet 2011

Guyane française

Expédition dans la région de Kaw :

La région est formée d'une zone montagneuse et d'une zone marécageuse dont la majeure partie est protégée.

Situation géographique de la réserve de Kaw-Roura

La réserve naturelle des marais de Kaw-Roura se situe à quelques kilomètres au sud-est de Cayenne, entre les ville de Roura et de Régina. De part sa superficie, elle est la troisième réserve française (94700 hectares) et la plus vaste zone humide de France. Elle fut créée par décret le 13 mars 1998.

Les marais, essentiellement composés de savane flottante à Cypeus sp. et d'Araceae, sont bordés par l'Océan Atlantique au nord-est et par deux fleuves : le Mahury et l'Approuague, et son alimentés par la crique Angélique et la rivière de Kaw. 
La montagne de Kaw est le premier relief rencontré par les alizés venant de la mer ce qui en fait une des zones les plus pluvieuses de Guyane. 

La région est connue pour sa très grande biodiversité et un taux d'endémisme élevé.

On y trouve quatre espèces de caïmans : le caïman rouge (Paleosuchus palpebrosus), le caïman gris (Paleosuchus trigonatus), le caïman à lunettes (Caïman crocodilus) et le caïman noir (Melanosuchus niger) pour qui la réserve est l'un de ces derniers refuges. 
Première escale de plusieurs jours sur le camp de Patawa.


Le camps Patawa se situe à environ 40 km de Roura dans la direction de Kaw. Plusieurs grands carbets pour les hamacs sont disponibles pour y passer la nuit et un carbet-resto pour se restaurer le soir. De nombreux circuits de randonnées y sont proposés, dont celui de  l'excursion sur les marais de Kaw, à 10 min en voiture. 

Camp de Patawa
Nos hamacs
Le camp au matin
Nous le soir après le repas

Travail au camps après les captures du jour : 

Mathieu JORON et Robert JONES en train de déterminer
et de conditionner les spécimens 
Livre de détermination et tout le matériel nécessaire au conditionnement
 de l'ADN et des spécimens entiers
Mathieu JORON à la manoeuvre

Ma rencontre avec un paresseux à 3 doigts (Bradipus tridactylus), aussi appelé Paresseux à gorges claire : 

Lors de ma prospection, un bruit dans un arbre... une chute de branches au dessus de moi... je me pousse. Une fois le calme revenu, je m'approche.... quel fut mon étonnement lorsque j'ai compris que ce n'était pas une branche, mais bien un paresseux qui était tombé! Une branche a du lâché sous son poids.

Le paresseux à trois doigts possède dans sa fourrure des algues chlorophylliennes qui vivent en symbiose ce qui lui procure cette couleur verdâtre favorisant son camouflage. Il a la particularité de posséder, contrairement aux mammifères, 9 vertèbres cervicales, ce qui lui procure une très grande flexibilité.

Biométrie :
- Longueur : 45-75cm

Une rencontre improbable, un moment d'émerveillement et inoubliable.







Photo Mathieu JORON 
Photo Mathieu JORON
Autant dans les arbres, ils sont dans leur élément, une fois au sol ils sont totalement démunis et non adaptés. Sur la vidéo on voit toute la difficulté que le paresseux a à se déplacer.